En lisant cet article de Fashion United sur le bilan de la dernière Fashion Week de Paris
un point a particulièrement retenu mon attention : la critique adressée à Marine Serre, concernant l'absence d'inclusivité corporelle sur son podium.
👀 Si la création de Marine Serre met en avant un savoir-faire indéniable, force est de constater que la mode ne peut ignorer la diversité des corps. Elle doit parler à toutes les femmes, parce qu’un vêtement n’est pas qu’une silhouette figée dans un défilé. Il est destiné à vivre sur des corps pluriels, à bouger, à accompagner le mouvement de la vie réelle.
Et là, impossible de ne pas penser aux mots visionnaires de Mademoiselle Chanel, retranscrits par Paul Morand dans L’allure de Chanel :
« Toute l’articulation du corps est dans le dos ; tous les gestes partent du dos ; aussi faut-il y faire entrer le plus d’étoffe possible... Un vêtement doit bouger sur le corps... Ce n’est pas en allongeant une robe qu’on effacera de méchantes jambes... L’art de la couture, c’est de savoir mettre en valeur. »
✨ Mettre en valeur, c'est inclure. Et à ce jeu-là, Marine Serre a tout de même réussi, sur de nombreux looks de sa dernière collection, à répondre à ce point essentiel de la mode : donner une allure.
👉 Mais (et ce n’est que mon humble point de vue), j’observe, chez certaines marques émergentes de luxe, une course à l’originalité... Où la création semble se résumer à celui qui fera le plus de bruit. Certes, la mode est un regard contemporain sur la société, mais est-ce encore du vêtement ?
Et là encore, Coco Chanel nous glisse une mise en garde pleine de lucidité :
« Il faut se méfier de l’originalité : en couture, on tombe aussitôt dans le déguisement et en décoration, on verse dans le décor. »
Plus encore, elle ajoutait :
« La richesse n’est pas l’accumulation ; c’est tout le contraire : elle sert à nous libérer... Dans la mode, on commence généralement par la chose trop belle, pour arriver au simple. »
💡 Simplicité, allure, mouvement, des notions toujours actuelles, même si, bien entendu, Gabrielle Chanel n’a pas connu notre époque, ni les enjeux d’éco-conception et de mode responsable qui nous animent aujourd’hui. À son époque, après les années de guerre, d'autres urgences guidaient la création.
Mais j’aime aussi rappeler cette phrase, dans laquelle on entend toute sa malice :
« Il faut parler de la mode avec enthousiasme, sans démence ; et surtout sans poésie, sans littérature. Une robe n’est ni une tragédie, ni un tableau ; c’est une charmante et éphémère création, non pas une œuvre d’art éternelle. La mode doit mourir et mourir vite, afin que le commerce puisse vivre. »
⚡ Alors, entre ce qui doit mourir vite et ce qui mérite d'être réfléchi, j’ai envie de partager ici ces réflexions dans l’air du temps... Parce que l'inclusivité, l'éco-responsabilité, et le plaisir de créer ne sont pas incompatibles. Bien au contraire, ce sont les défis les plus passionnants que nous avons à relever, aujourd'hui et demain !
Et vous, qu’en pensez-vous ?
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